Retour à la réalité
- Amin Dridi
- 3 nov.
- 4 min de lecture
Ce week-end, j'ai visité une boutique spécialisée très prisée pour ses produits culinaires et ses cadeaux. Bien sûr, l'huile d'olive, quasi incontournable, figurait parmi les articles proposés, aux côtés de bougeoirs, de panachés et d'amuse-gueules indéfinissables. Une étagère trônait à hauteur des yeux, attirant immanquablement le regard. Naturellement, ces bouteilles ont immédiatement capté mon attention. Quatre produits « typiques » se sont particulièrement distingués :

Le MESTRAL , un Arbequina très bon et équilibré, que l'on trouve, pour une raison inconnue, dans plusieurs boutiques d'Ostende.
Une huile d'olive de Sandra Bekkari , ce qui soulève immédiatement des questions sur son authenticité et son origine.
Une « huile d'olive extra vierge grecque » où, même avec une loupe, il est impossible de déterminer le type d'olive ou le mélange qu'elle contient.
Et enfin, une huile présentée comme une « huile de perfusion infusée ». Cela promet d'être fascinant…
1. MESTRAL Arbequina
Une Arbequina catalane de très bonne qualité et bien équilibrée, étonnamment courante dans les magasins d'Ostende. Rien à redire : c'est une huile d'olive impeccable. Pourtant, elle est présentée ici comme « pour la friture »… #soupir .
Pourquoi réduire une huile aussi raffinée à une simple huile de cuisson ? Certes, on peut utiliser n'importe quelle huile d'olive pour la friture, mais cette Mestral mérite mieux. C'est l'une des meilleures Arbequinas catalanes en termes de saveur : fruitée, onctueuse et polyvalente. Mais bon, si c'est comme ça qu'ils veulent la vendre : soit.
Je préfère l'Arbequina d'ISUL, mais les goûts diffèrent.
2. L'huile d'olive de Sandra Bekkari
Le slogan est le suivant : « Rehaussez la saveur de vos plats avec cette huile d’olive accessible, élaborée à partir des meilleures olives Arbequina espagnoles. Sandra Bekkari a développé cette huile d’olive en collaboration avec The Taste Company. Cette huile d’olive extra vierge est douce en goût, 100 % pure et possède une faible acidité (< 0,2 %), garantissant ainsi une qualité optimale. »
Tout le respect que je dois à The Taste Company — ils font du bon travail —, mais le contenu de cette bouteille n'est rien d'autre qu'un MESTRAL reconditionné. Une formule que vous ou moi aurions pu faire embouteiller par la Coopérative Agricole de Cambrils (un endroit charmant, soit dit en passant, j'y suis allé deux fois). Mon meilleur ami a même participé aux vendanges là-bas.
Ainsi, Mme Bekkari n'a rien développé d'autre que l'étiquette . La faible acidité est un atout, mais pas le seul critère de qualité. Néanmoins, commercialement parlant, son approche s'est avérée fructueuse : le produit se vend bien. Et le Mestral bio est, comme mentionné précédemment, un excellent produit.
3. L’« huile d’olive extra vierge grecque »
Un mystère. Aucune mention de la variété d'olives ni de l'assemblage. Dès l'ouverture de la bouteille, une chose saute aux yeux : l'arôme est lourd, huileux, ni frais ni fruité. Pire encore : un défaut de goût est évident. On le sent déjà. Donc, pas d'huile d'olive extra vierge (à ce stade) – car celles-ci ne peuvent tolérer le moindre défaut. Un produit hors de prix et de piètre qualité, malheureusement.
4. L’« huile de perfusion infusée »
Hormis son nom étrange, l'étiquette est claire : une huile pour tremper le pain, avec un arôme ajouté (dont la nature reste un mystère). Les ingrédients : 90 % d'huile de tournesol, 8 % d'huile d'olive extra vierge et 2 %… eh bien, disparu ?
L'huile de tournesol est parfaite pour la cuisson au four, la friture et la préparation de mayonnaises ou de vinaigrettes. Mais pour tremper du pain ? Non. Dans ce cas, il faut utiliser de l'huile d'olive extra vierge, ou, à la rigueur, une huile de noix ou de pépins de courge aux arômes particuliers. Ce produit n'est qu'un argument marketing et coûte plus cher qu'il n'en vaut la peine.
La vendeuse semblait indifférente. Elle tient simplement une petite boutique spécialisée et chaleureuse, et elle le mérite bien.
Un point positif : Bar Foubert
Ce soir-là, nous sommes allés dîner au « Bar Foubert », un restaurant assez récent. Nous avons dégusté un excellent repas : du turbot à la broche. Chose remarquable, de l’huile d’olive accompagnait le pain et le beurre, avec une explication. On nous avait déjà donné des explications à ce sujet, mais cela n’aurait pas dû être le cas. Cependant, cette fois-ci, c’était tout à fait normal ; on nous a dit ce qu’on savait, sans plus de blabla.
Une Arbequina douce, fruitée, peu amère et peu piquante — un produit d'entrée de gamme, mais de bonne qualité. Le fait que l'huile d'olive soit présentée ainsi à table est un pas en avant pour la reconnaissance de ce noble produit. J'y retournerai sans hésiter.
Enfin, j'ai récemment eu un véritable coup de cœur pour la Coratina Don Gioaccinho (Sabino Leone, Pouilles). Quel spécimen exceptionnel ! Je le savais déjà, mais j'avais envie de la redécouvrir. Malheureusement, elle n'est pas (encore) disponible dans notre magasin, car elle est assez chère. En termes de rapport qualité-prix, la Coratina de Bioleo est plus intéressante – elle aussi originaire de PUGLIA, et délicieuse.


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